« Les résultats qui sont issues de cette collecte sont révélateurs qu’au Burundi il y a encore des personnes qui vivent dans des maisons Nyakatsi soit un total estimé approximativement à 222 385, d’où la nécessité de prendre des mesures drastiques pour éradiquer à jamais les maisons en paille dans notre beau pays le Burundi ».
C’est ce qui a été prononcé par Monsieur Célestin SINDIBUTUME, Inspecteur Général de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales des Droits de la Personne Humaine et du Genre lors de l’ouverture de l’ouverture de l’atelier de validation de la Politique Nationale ZERO Nyakatsi initiée par le Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales des Droits de la Personne Humaine et du Genre.
« On ne peut pas parler de développement tant que il y’ a encore des personnes qui vivent dans des maisons de ce genre », a dit Monsieur SINDIBUTUME.
Il a précisé que lorsqu’une personne n’a pas de logement décent avec toute sorte d’intempéries qu’il comporte, elle ne peut en aucun cas s’atteler aux activités de développement, les risques sont énormes notamment les enfants qui sont souvent exposés aux maladies diverses.
Il a indiqué que la grande partie de la population burundaise (plus de 90%) vit en milieu rural dans des habitations très dispersées sur les collines et en matériaux de constructions assez hétérogènes et qu’une petite partie de la population vit dans la ville de Bujumbura et dans d’autres centres urbains (chefs-lieux des provinces et communes avec des logements en agglomérations avec des matériaux de constructions assez modernes et généralement durables à l’exception de certaines habitations périphériques.
Selon Monsieur Célestin SINDIBUTUME, Depuis les années 80, les différents Gouvernements qui se sont succédés à la tête du pays ont adopté des politiques et stratégies en vue d’améliorer les conditions de vie des populations vivant particulièrement en milieu rural à travers l’accès au logement décent.
Il a cité le cas de la politique de villagisation, dans le cadre des plans quinquennaux de développement, qui visait le développement de l’habitat social en milieu rural à travers la création de centres secondaires, le développement de matériaux de construction semi durables et durables, la libération des terres agricoles et l’augmentation de la production.
Avec l’instruction de nouveaux cadres/ instruments de planification économique et de programmation en l’occurrence le Cadre Stratégique de Croissance –économique et de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) en 2006, Monsieur Célestin SINDIBUTUME a rappelé que l’accès au logement décent en faveur des populations rurales à travers la promotion de la villagisation, a de nouveau été retenu comme un des priorités du Gouvernement de la République du Burundi.
Ainsi, il a fait référence aux axes prioritaires du CSLP Intérimaire, le Plan d’Action d’urgence en 2006 qui s’était inspiré des politiques sectorielles du Ministère en charge de la réintégration des sinistrés, qui avait prévu des actions d’identification et d’aménagement de 10 sites de réinstallation de sinistrés ainsi que la reconstruction de 13500 maisons des villages ruraux en leur faveur.
« Cette stratégie d’appui à l’amélioration de l’habitat en milieu rural à travers les villages ruraux a été couplée par des actions du genre en faveur de populations vulnérables et sinistrées au niveau des collines dans le cadre de l’habitat dispersé ». A-t-il martelé.
Ainsi, il a ajouté que 80% du budget alloué à l’assistance humanitaire est généralement utilisé pour l’achat des tôles pour les vulnérables assisté par le Gouvernement de la République du Burundi à travers le Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales des Droits de la Personne Humaine et du Genre dans le cadre des appuis aux ménages vulnérables par des distributions de ces tôles.
Avec le rapatriement massif des réfugiés burundais dits de longues dates en 2007, Monsieur SINDIBUTUME a dit que le Gouvernement du Burundi a renforcé la stratégie centrée sur l’habitat groupé par l’augmentation des villages ruraux intégrés en faveur non seulement des rapatriés sans terre et sans référence mais aussi d’autres personnes vulnérables afin de faciliter leur réintégration durable.
Il a clarifié que cette approche « intégrée » a aussi tenu compte d’autres composées autour du logement visant à l’amélioration du cadre de vie des populations (création d’emplois via les AGRs, les infrastructures socio communautaires etc).
Il a même donné des exemples de programme de villages ruraux intégrés renforcé par la volonté du Gouvernement d’instaurer une politique villagisation au niveau de toutes les communes du pays avec des maisons en matériaux durables et que des plans types des maisons à construire ont été proposées, suivi par la distribution des tôles.
« Cette volonté de promouvoir la villagisation figure en bonne position dans le Programme d’actions Prioritaires (PAP du PND 2018-2027) », a-t-il signalé.
Pour la mise en œuvre de la dite politique, Monsieur SINDIBUTUME a dit que des villages ruraux intégrés seront aménagés dans le pays et seront dotés des infrastructures socio-économiques de base sans oublier la promotion des activités génératrices de revenus en leur sein.
Il a aussi précisé que les populations vulnérables et sinistrées seront également prises en compte dans le programme de villagisation étant donné que le PAP/PND prévoit également l’identification et l’aménagement de sites de réinstallation durable dans lesquels des villages ruraux intégrés seront aménagés.
Monsieur l’Inspecteur General a dit que Malgré tous les efforts consentis en vue de l’amélioration de l’habitat en faveur des populations vulnérables et sinistrées dans le pays, force est de constater que, d’après l’identification faite par le Ministères de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre en octobre, environ 16% des ménages (15.93%) vivent dans des maisons Nyakatsi.
C’est dans ce cadre continue et dynamique d’améliorer les conditions de vie des populations général et des vulnérables/sinistrés en particulier à travers l’accès au logement décent que le Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, sur instruction de la Haute Autorité de l’Etat, a initié une Politique « Zéro Nyakazi » visant la promotion des maisons décentes dans le pays en général et en milieu rural en particulier.
Signalons que le Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales des Droits de la Personne Humaine et du Genre en collaboration avec la Croix rouge du Burundi a directement commencé le travail de collecte des données sur le terrain et des réunions provinciales ont été organisées au cours desquelles les données en provenance de toutes les communes du pays ont été collectées et validées.