« Nous espérons que ce projet contribuera au renforcement des mécanismes de réponses de résolution des conflits fonciers au niveau communautaire pour qu’ils soient sensibles au Genre et au conflit via son accompagnement».
C’est ce qu’a indiqué Monsieur Felix NGENDABANYIKWA Secrétaire Permanent au Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre ce Jeudi, le 12 mai 2022, à Gitega lors du lancement officiel du projet d’« Amélioration de l’accès à la terre de la femme burundaise » qui sera exécuté par la Cordaid sous le financement de l’Union Européenne.
Dans son discours, il a dit que le Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre a été renommé selon le Décret n°100/007 du 28 juin 2020 portant Révision du Décret n°100/037 du 19 avril 2018 portant Structure, Fonctionnement et Missions du Gouvernement de la République du Burundi et a été réorganisé par le décret N°100/084 du 12 octobre 2020 portant missions, organisation et fonctionnement du Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre.
Parmi les missions lui assignées, Monsieur Felix NGENDABANYIKWA a que dans son article premier, ils doivent :
- « Promouvoir et protéger les droits de la personne humaine, en collaboration avec les autres ministères, et organisations publiques et privées concernées,
- Coordonner les interventions dans les différents secteurs d’actions en faveur des structures et des activités de promotion et de protection des droits de la personne humaine et d’éducation à la paix ;
- Assurer l’amélioration progressive de la couverture des risques sociaux, particulièrement dans le secteur privé structuré par la mise en place d’un système efficace de sécurité sociale ».
Il a ainsi signalé que c’est dans ce cadre qu’ils se sont engagés à coordonner toutes les interventions des organisations œuvrant dans le domaine de la protection sociale et les droits humains telle que le Cordaid.
Monsieur Felix NGENDABANYIKWA a rappelé aux participants que depuis des années, la population Burundaise composé de 52% des femmes ont joué un rôle important dans la consolidation de la paix et dans la prévention des conflits en utilisant leur position unique dans la société pour initier des processus de médiation et de réconciliation au niveau communautaire, afin de rapprocher les parties en conflit et relancer un dialogue pacifique entre les différents acteurs.
Toutefois, il ajouté qu’au Burundi où la densité de population est actuellement forte avec 426 hab./km² pour une population essentiellement agricole, les questions foncières sont souvent source de conflits voir de violence surtout pour les femmes dont les droits restent un sujet très sensible jusqu’au sein même des familles.
En zone rurale, il a dit que la principale source de revenu est la terre, alors que ce sont majoritairement les femmes qui cultivent et ont très peu d’accès à la propriété, même la gestion de la terre familiale est monopolisée par les hommes qui en tirent les profits et bénéfices.
Il n’a pas manqué a dit que les filles et les femmes sont souvent exclues de l’héritage et ne peuvent que rarement hériter de leurs parents, ou alors qu’en tant qu’usufruitières.
Dans certains cas de violences économiques basées sur le genre, Monsieur Felix NGENDABANYIKWA a clarifié que les femmes sont souvent expulsées de leurs terres avec leurs enfants surtout au cas décès de leurs maris.
Il s’est référé au code foncier de 2010 qui donne quant à lui du poids à la culture burundaise discriminatoire qui reconnait et protège les droits en vertu d’un titre d’occupation ou selon les usages.
Or selon ces derniers, il a dit les questions de succession sont régies par des traditions patriarcales qui empêchent les femmes de bénéficier des mêmes droits fonciers que les hommes
Monsieur Felix NGENDABANYIKWA a montré que cette situation affecte particulièrement les femmes et notamment les plus vulnérables y compris les veuves, les Batwa, les femmes rapatriées, les déplacées et celles en situation de handicap, etc.).
Il a dit que ces dernières n’ont pas suffisamment de ressources pour payer les frais de justices, honoraires des avocats, en cas de suivies de leurs dossiers. « D’où la mise en place en place des centre Humura à Gitega, à Rumonge et centres intégrés de Makamba, Cibitoke et Muyinga en vues d’assurer la prise en chargé intégré des victimes des VBG». A-t-il ajouté.
Monsieur Felix NGENDABANYIKWA a fait savoir aux participants que c’est dans ce cadre que le Gouvernement de la République du Burundi, à travers notre Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre a validé la Stratégie Nationale d’Intégration socio – économique des batwa en date du 19/4/2022 dans cette même province de Gitega.
Il a manifesté son souhait que ce document servira aux décideurs politiques et aux partenaires au développement d’outils de planification de leurs interventions et de plaidoyer à l’endroit des bailleurs de fonds pour sa mise en œuvre.
Monsieur Felix NGENDABANYIKWA a déclaré que le projet d’amélioration de l’accès à la terre vient donc à point nommé car son objectif global est de renforcer et promouvoir les mécanismes d’accès à la terre pour les femmes et les groupes plus vulnérables (Batwa, rapatrié(e)s ou déplacé(e)s, personnes en situation de handicap, etc.) à travers l’amélioration de leur participation, la protection et la promotion de leurs droits fondamentaux en particulier le droit d’accès à la terre
En vue de renforcer le système de protection, il a dit qu’une assistance judiciaire et juridique gratuite pour les femmes sera également fournie par le Barreau de Gitega en cas de conflits fonciers où une attention particulière sera réservée aux plus vulnérables dont les veuves cheffes de ménages, femmes vivant avec handicap, personnes âgées, les Batwa et notamment femmes Batwas, autres catégories de personnes en situation de vulnérabilité.
Il a finalement ajouté que le projet envisage aussi d’introduire une nouvelle pratique non discriminatoire de sécurisation des droits fonciers en appuyant la création de deux guichets fonciers communaux mixtes (femmes et hommes) et mener des sensibilisation à l’inscription des noms des deux conjoints sur les certificats fonciers.
Au nom du Ministre qui était empêché dans ces activité, Monsieur Felix NGENDABANYIKWA a félicité son bon partenaire Cordaid pour son appui multiforme dans au Burundi afin que l’autonomisation socio-économique de la Femme puisse être une réalité.
Signalons que ce projet a une durée d’exécution de 18 mois dans a cinq province de Bujumbura, Cibitoke, Ruyigi, Muyinga et Kirundo.