« Compte tenu de la complexité de thématique, des formations et recherches doivent être menées pour comprendre d’abord les causes et les conséquences des VSBG, les effets des interventions visant le changement de comportement ».
Cela a été dit par Madame Laetitia TWAGIRIMANA, Directrice du Département chargé de de lutte contre les violences sexuelle et celles basées sur le Genre au Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociale, des Droits de la Personne humaine et du Genre lors de l’ouverture de l’atelier de formation des experts gestionnaires du centre d’Excellence sur la bibliothéconomie du 28 Mars AU 2 AVRIL 2022 à Bujumbura.
Selon Madame Laetitia TWAGIRIMANA, le Gouvernement du Burundi est conscient de l’existence de ce problème et pour y faire face efficacement, a déjà ratifié plusieurs Instruments internationaux relatifs à la promotion du genre et la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre.
Au niveau institutionnel, elle a dit qu’il y a le Ministère des Droits de la Personne Humaine, des Affaires Sociales et du Genre (MDPHASG) qui coordonne les interventions en matière de lutte contre les violences basées sur le Genre selon le décret N°100/084 du 12 octobre 2020 portant missions, organisation et fonctionnement du Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre.
Elle a signalé que dans ce même décret, dans son article …Il y a la mise en place de la Direction Générale de la Promotion de la Femme et de l’Egalité du Genre qui a trois Départements un s’occupe de l’autonomisation, un autre de l’égalité du genre et un 3 -ème qui s’occupe de la prévention et de la prise en charge holistique des victimes.
Madame TWAGIRIMANA a indiqué que le Ministère en charge du Genre a plusieurs missions dont celle chargé de concevoir et exécuter un vaste programme de formation complémentaire et continue à l’intention des intervenants en matière de l’égalité du genre et de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre(VSBG).
Elle a ajouté que c’est dans ce cadre que le Centre d’Excellence a été créé pour satisfaire à ce besoin de formation en même temps qu’il s’occupera de l’information, la recherche et la publication sur les VSBG.
En outre, à titre informatif, Madame TWAGIRIMANA Laetitia a dit que ce centre doit fonctionner à l’image des autres centres existants au niveau de la région des Grands Lacs et a besoin d’être équipé par les ressources humaines bien outillées en matière de lutte contre les VSBG et doit aussi disposer d’une documentation riche et crédible pour pouvoir orienter efficacement les intervenants en matière de lutte contre les VSBG.
Madame TWAGIRIMANA Laetitia a aussi rappelé aux participant que le Burundi dispose comme d’autres pays de la sous-région des pratiques innovantes en matière de lutte contre les VSBG et qui cadrent avec la mise en application de la Déclaration des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CIRGL à Kampala en matière de lutte contre les VSBG.
Elle a cité notamment :
- La promulgation de la loi N° 1/13 du 22 septembre 2016 portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre ;
- L’existence de cinq (5) centres intégrés de prise en charge holistique des VSBG à Gitega, Cibitoke, Makamba, Muyinga et Rumonge ;
- La forte sensibilité des décideurs au plus haut niveau sur la problématique des VSBG ;
- La création du Centre d’Excellence sur la lutte contre les VSBG, une première dans la sous-région ;
- L’existence d’un guide/module de formation validé par les différents intervenants sur la prise en charge des victimes des VSBG ;
- La mise en place des chambres spécialisées de la Justice au niveau des Cours et Tribunaux ;
- La mise en place des unités spécialisées de la police ;
- L’existence d’un nombre important de spécialistes et Experts dans la formation et la prise en charge des VSBG ;
- L’existence d’un guide opérationnel des centres intégrés.
Malheureusement, toutes ces bonnes pratiques cités en haut ne sont pas bien connues selon Madame TWAGIRIMANA Laetitia.
Comme il n’y a pas de cadre pour les documenter, Madame TWAGIRIMANA Laetitia a dit que c’est la raison d’être du centre d’excellence qui s’occupera à la fois de la collecte, la centralisation de toutes les données sur les VSBG, les actualiser et les diffuser.
Elle a invité les Experts du Centre d’Excellence à organiser des formations et mener des recherches sur les causes sous-jacentes des VSBG et les effets des interventions visant le changement de comportement et des normes pour promouvoir la prévention des violences et l’égalité de genre.
« Les résultats des recherches seront documentés systématiquement et partagés aussi bien en ligne qu’en rapports physiques. Les différentes initiatives et activités innovantes de promotion de l’égalité de genre et de lutte contre les VSBG seront également documentées et partagées » a-t-elle ajouté.
Pour ce faire, Madame TWAGIRIMANA Laetitia a dit que ce Centre devra disposer d’un personnel expérimenté et disposant des compétences requises pour servir de :
- Centre d’Informations et de documentation sur les VSBG ;
- Centre de formation sur les quatre volets relatifs à la prévention et la prise en charge holistique en matière de VSBG : Médical, psycho social, juridique et judiciaire.
- Centre de recherche sur les typologies, les causes, les conséquences des VSBG et les stratégies d’y faire face.
Signalons que ce Centre d’Excellence du Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du genre se trouve à Rohero en Mairie de Bujumbura, à l’endroit où se trouve la Maison des Femmes au Burundi, en face de L’Université du Burundi, Campus Mutanga.
Ce ministère compte organiser une formation continue des gestionnaires et des formateurs du Centre sur la Bibliothéconomie pour bien tenir la bibliothèque de ce centre.